les balades à vélo de Pierrot
Joyeuses Fêtes
de fin d'année
à toutes et à tous !
Le 28 février dernier, Thierry et moi-même avions réalisé l'ascension du versant sud du col de Finiels. Après cette belle hivernale, l'idée de gravir le mont Aigoual nous est apparue naturelle même si cette ascension reste difficile. Il ne restait plus qu'à attendre des conditions favorables pour se lancer à l'assaut de ses pentes.
Comme pour notre hivernale au mont Lozère, nous nous décidons seulement 2 jours avant. La date retenue est celle du samedi 4 avril. Pour cette tentative, Thierry ne peut malheureusement être présent et c'est Christian qui me rejoint. Grâce au récent décalage horaire, nous pouvons désormais rentrer plus tard en fin d'après-midi nous permettant d'envisager un départ vers 13 h 00. De même que le week-end précédent, nous partons de Florac mais avec des conditions météorologiques beaucoup plus clémentes. L'hiver s'en est allé pour céder sa place à un printemps revigoré. Malgré quelques cumulus, le soleil brille et le thermomètre affiche 15° sur le parking en bordure du Tarnon.
Ce samedi après-midi est vraiment paisible : nous ne verrons même pas une dizaine de véhicules avant d'arriver au sommet de l'Aigoual. Les 20 premiers kilomètres le long de la vallée du Tarnon sont identiques à notre randonnée dominicale du 29 mars jusqu'à Rousses. Au passage, nous profitons du beau temps pour faire quelques photographies du château de Salgas et du vieux pont de Vebron. A partir de Rousses, nous quittons la route du Marquairès pour bifurquer vers Cabrillac, en remontant la vallée de la Massevaques.
Dès la sortie du village, la pente s'accroît sensiblement et le triple plateau s'impose. La montée nous offre de beaux panoramas sur la rivière aux eaux claires gonflées par la fonte des neiges. Plus loin, en traversant les bois, dans un écrin de mousse, une fontaine taillée dans un rondin de bois offre de quoi se désaltérer aux randonneurs. Après presque 5 kilomètres d'ascension, nous passons au-dessus des gorges du Tapoul qui, malgré le danger et plusieurs accidents mortels, attire beaucoup d'amateurs de sport d'eaux vives et notamment de canyonning.
Une série de lacets nous emmène ensuite au village de Massevaques. A sa sortie, après plusieurs lacets, la vallée s'élargi et l'ascension devient plus facile alors que les premières neiges apparaissent sur les bas-côtés de la route jusqu'à atteindre Cabrillac 4 kilomètres plus loin. Les premiers crocus et jonquilles fleurissent dans les prairies. Entre temps, le ciel s'est couvert un peu plus : le soleil se fait plus rare et les cumulus plus denses et sombres. Nous faisons une première halte pour se ravitailler à l'entrée du village. Au loin, nous apercevons le massif du mont Lozère encore enneigé.
Nous voici à 1 195 m d'altitude alors que le sommet de l'Aigoual, encore à 7 kilomètres, culmine à 1 565 m. Sur le versant nord du massif, la neige est encore abondante dès les premiers virages en sortant de Cabrillac. Progressivement, le sommet de l'Aigoual se dévoile, laissant apparaître des paysages enneigés magnifiques. Le long de la route, des congères de plus de 2 m délimitent le bord de la chaussée parfaitement dégagée.
A quelques hectomètres du carrefour avec la route du col de Prat-Peyrot, un gamin et son père dévalent les pentes sur une luge et une poignée de fondeurs profitent encore des joies des sports d'hiver. Nous passons devant les antennes de télécommunication puis arrivons enfin à l'observatoire météorologique de l'Aigoual vers 15 h 30, après 37 km et 1 150 m de dénivelée.
Ce samedi après-midi, Vélocio devait veiller sur nous car, pour une fois, le vent ne souffle quasiment pas et la température au sommet est même agréable en ce tout début de mois d'avril; ce qui constitue un événement rare pour ce sommet cévenol plus habitué aux forts vents et aux températures glaciales !
Après un second ravitaillement et avoir enfiler les vestes d'hiver, nous entamons le retour vers Cabrillac. La descente se fait doucement car, même si la chaussée n'est plus enneigée, certains endroits sont couverts encore de pouzzolane et de graviers sur les premiers kilomètres. A Cabrillac, pour changer de notre itinéraire matinal, nous décidons de rejoindre le col de Perjuret. Dans la traversée de la forêt domaniale de l'Aigoual, l'état de la route se dégrade : après un hiver très rigoureux, de nombreux trous se sont formés dans la chaussée et l'exploitation forestière des bois environnants n'arrange pas les choses.
Au col de Fourques, une vue superbe se dégage sur les falaises du causse Méjean et, en arrière-plan, le massif du mont Lozère. Arrivés au col de Perjuret, nous avons une alternative pour le retour sur Florac : soit nous descendons directement sur Fraissinet de Fourques, soit nous passons par le chaos de Nîmes le Vieux et le village de Villeneuve avant de descendre sur Vebron. La fatigue nous a fait opter pour la première solution mais de nouveau la route s'avère être vraiment en très mauvais état sur 2 à 3 kilomètres. Cette partie qui subit des glissements de terrain depuis déjà quelques années a en plus largement souffert de l'hiver rendant la descente dangereuse.
A Fraissinet, nous voici à 700 m d'altitude environ et la température redevenue très douce nous permet de quitter les vestes d'hiver.Tranquillement, sur les 18 derniers kilomètres, nous descendons la vallée du Tarnon jusqu'à Florac. Le chemin revêtu en bordure du Tarnon nous amène directement sur le parking où est stationnée la voiture, nous évitant ainsi de prendre la RN 106. C'est à plus de 18 h 00 que nous quittons Florac pour le retour à la maison après une randonnée de 75 km avec plus de 1 300 m de dénivelée.
L'hiver est maintenant terminé, la neige ne demeure qu'en altitude et à ce rythme, elle ne devrait persister bientôt plus que sur les principaux sommets. Dommage, il nous restait encore à faire le col de Bonnecombe sur l'Aubrac...
© les balades à vélo de Pierrot - récit en date de 2009.
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