les balades à vélo de Pierrot
le 21 décembre,
c'est l'hiver !
Pour cette année 2019, en ce début de mois de septembre, le séjour du comité départemental de cyclotourisme de Lozère, qui regroupe tous les clubs du département affiliés à la FFCT, est organisé par le Cyclo Club Marvejolais. Le choix de la destination s’est porté sur les Monts du Cantal, au Lioran, où nous sommes hébergés au VVF Villages «les Hauts du Roy». Comme les années précédentes, le rendez-vous est donné le vendredi midi pour le repas avant une première balade à vélo en après-midi en direction de Murat et du plateau de Saint-Saturnin.
C’est un avant-gout de la sortie du samedi programmée sur la journée avec, comme point d’orgue, l’ascension du Pas de Peyrol et ses 1 588 m, au pied du Puy Mary. Pour tenir compte des envies et des possibilités de chacun, car nous sommes une cinquantaine de cyclos à avoir répondu présent à l’appel, deux parcours sont proposés. Le petit parcours fait 65 km avec 1 500 m de dénivelée alors que le grand parcours fait 105 km pour plus de 2 400 m de dénivelée ; les deux se retrouvant au sommet du Pas de Peyrol pour le pique-nique prévu vers 12 h 30 un peu plus bas au col de Serre. Histoire de ne pas se perdre, j’ai préparé avec beaucoup de soin le parcours et le roadbook pour les mettre dans mon GPS. Il n’y aura plus qu’à se laisser guider le moment venu et au cas où, la bonne vieille carte papier suit dans la sacoche…
Avant toute chose, il faut prendre un petit-déjeuner copieux pour affronter les nombreux kilomètres d’ascension qui nous attendent. Dans ce type de village vacances, pas de soucis. Tout est organisé au mieux autour d’un buffet en libre-service : café, thé, chocolat, jus de fruits, pain, viennoiseries, céréales, charcuterie, confiture, fruits, produits laitiers, etc… Il y en a vraiment pour tous les gouts ! Et même pour le pique-nique du midi, c’est aussi en libre-service. Chacun le compose selon ses envies et son appétit surtout que les sacs sont ensuite chargés dans une voiture qui doit nous retrouver sur place.
Pour notre petit groupe de cinq cyclos et cyclotes du Cyclo Club Mendois qui faisons le petit parcours, l’heure du départ approche alors que les plus costauds sont déjà partis sur le grand parcours. Il faut dire qu’avec 75 km à parcourir dans la matinée et quelques cols à gravir, leur programme semble vraiment très exigeant. Quelques cyclos de La Canourgue nous précèdent d’une dizaine de minutes lorsque nous nous retrouvons devant l’entrée du centre vers 9 h 15. Les jambières et autres brassières et coupe-vent sont indispensables en ce début de matinée car, à 1 300 m d’altitude, la nuit a été particulièrement fraîche et le thermomètre n’affiche que 1 ou 2°. Brrr…
Le ciel dégagé nous promet un beau soleil mais pour l’instant, les 5 km de descente dans la vallée de la Cère jusqu’à Saint-Jean des Blats qui nous attendent dès le départ sont encore plongés dans l’ombre du Plomb du Cantal. Cette descente s’avère glaciale et il faut quand même tourner les jambes pour essayer de chauffer un peu les muscles car, dès l’entrée de Saint-Jean des Blats, nous quittons la route nationale pour se lancer à l’assaut du tout premier col de la journée : le col de Pertus. Il faut vite réagir pour prendre cette petite route qui part à angle droit cachée juste derrière un bâtiment. Un peu surpris, les premiers mètres sont terribles le temps de mettre tout à gauche pour affronter une pente qui semble bien raide. Et même avec les développements les plus petits, ce n’est pas facile car nous sommes encore tous frigorifiés par la descente et les muscles sont bien loin d’être chauds.
Ces premiers hectomètres sont vraiment coriaces alors tout le monde roule le plus doucement possible pour ne pas se faire mal. Avec cet effort quand même assez violent, on se réchauffe très vite et ça va déjà mieux en passant au hameau des Chiniardes, où l’on aperçoit les copains de La Canourgue une centaine de mètres devant nous. A la sortie d’une grande courbe, la pente s’adoucit sérieusement. Nous en profitons pour marquer un arrêt, histoire de se déshabiller un peu et d’admirer le superbe panorama sur le Puy Griou, qui domine la vallée du haut de ses 1 690 m d’altitude. Après quoi, nous abordons une partie plus facile sur un plateau jusqu’au hameau de Foujouquet à partir duquel alternent les sections en légères descentes ou montées. Dans les derniers kilomètres de l’ascension, la pente s’élève à nouveau mais sans commune mesure avec celle qu’il a fallu affronter dès le pied du col.
Nous nous retrouvons à une douzaine de cyclos au sommet du col de Pertus pour une photo souvenir et un premier ravitaillement après seulement 12 km de route. Habituellement, pour les cyclistes, les descentes constituent une récompense au regard des efforts fournis dans les ascensions qui ont précédé, comme une cerise sur le gâteau. Mais ce n’est pas le cas ici. Comme on nous l’avais indiqué avant le départ, les 5 km de chaussée de la descente jusqu’à Mandailles ont été très récemment refait et une fine couche de gravillons recouvre la route sur presque toute sa largeur. Les quelques trop rares véhicules qui sont passés depuis les travaux ne les ont pas encore suffisamment chassés vers le bas-côté et la descente doit se faire avec la plus grande prudence en faisant très attention à doser correctement le freinage dans les épingles pour ne pas déraper. Même si avec mon vélo de rando et ses gros pneumatiques, j’ai plus de facilité à descendre que les autres, ce n’est pas vraiment une partie de plaisir malgré les points de vue sur les monts du Cantal (Puy Mary et Puy Chavaroche) qui dominent la vallée de la Jordanne et c’est avec un certain soulagement que je vois enfin le panneau d’entrée du village.
Au niveau de l’église, un groupe de cyclos est arrêté sur le bord de la route. Je les rejoins pour laisser le temps aux copains de finir cette périlleuse descente et s’assurer que personne n’a eu de problème. Après quelques minutes d’attente, notre petit groupe s’est reformé. Il n’est que 10 h 00 alors nous prenons le temps d’aller boire un café pour certains ou de passer à la boulangerie pour y acheter des viennoiseries pour les autres, dans le hameau du Mas. Après cette pause, il nous faut reprendre la route du Pas de Peyrol pour une longue montée de près de 11 kilomètres et demi, avec 665 m de dénivelée. Les quelques nuages matinaux ont laissé place à un magnifique ciel bleu et à un franc soleil dont les rayons nous réchauffent pour notre plus grand bonheur.
Michel ayant poursuivi sa route lors de notre pause, notre groupe ne comporte plus que quatre cyclos ou cyclotes : Lydie, Florence, Christian et moi-même. Dans une ascension aussi longue, chacun d’entre nous prend son rythme sans essayer de suivre les autres pour ne pas se mettre dans le rouge. Les écarts se creusent progressivement mais restent faibles jusqu’au sommet du Pas de Peyrol. Après les premiers kilomètres de grimpette dans la vallée, la vue se dégage complètement sur les sommets environnants : le Piquet, le Puy Chavaroche, le Puy Mary, les Fours de Peyre Arse et la célèbre Brèche de Rolland. Avec l’altitude, la sécheresse qui sévit depuis déjà de nombreuses semaines partout ailleurs, se fait ici moins sentir : les pâturages sont encore verdoyants pour le plus grand plaisir des troupeaux de vache Salers qui paissent tranquillement sur ces sommets. Comme c’est désormais souvent le cas dans les pays de montagne, des bornes indiquent tous les kilomètres l’altitude et la pente moyenne du kilomètre qui attend le cycliste. Cela s’avère très souvent encourageant comme aujourd’hui mais, parfois, c’est le moral qui en prend un coup lorsque la forme n’est pas au rendez-vous ! Chacun d’entre nous poursuit tranquillement mais régulièrement son ascension. Sur ce versant, il n’y a pas de mauvaise surprise au niveau de la pente qui n’excède pas 7 % alors que les costauds doivent affronter des pentes à 12 % avec quelques passages à 15 % sur le versant ouest du Pas de Peyrol.
Au passage du col de Redondet (1 529 m), la pyramide du Puy Mary se dévoile dans toute sa splendeur, avec le Puy de la Tourte en arrière-plan et le Pas de Peyrol enfin visible entre ces deux sommets ! Sur les derniers hectomètres qui restent à parcourir jusqu’au sommet, la pente s’adoucit pour ne pas dépasser 4 % ; ce qui permet, sans trop d’effort, de profiter de la vue superbe sur la Roche Taillade et le Roc d’Hozières qui dominent le cirque du Falgouse dans lequel serpente à travers les bois la route du versant ouest.
Lydie est la première de notre petit groupe à atteindre le sommet. Je la suis de peu et, seulement quelques minutes après, Florence et Christian arrivent à leur tour. Il est à peine midi. Comme nous sommes largement en avance sur l’heure de rendez-vous, nous en profitons pour fouiner dans la boutique de souvenirs et faire quelques photos. Mais avec un léger vent du nord, la température est fraîche au col alors nous remontons sur les vélos pour attaquer la descente jusqu’au col de Serre et rejoindre les autres pour le pique-nique. Nous nous laissons glisser en admirant la face nord de la Brèche de Rolland, le Puy Mary et le Puy de la Tourte jusqu’au point de rendez-vous où sont déjà arrivés une vingtaine de cyclos et cyclotes. Mais parmi eux, aucun cyclos mendois partis sur le grand parcours.
Il faudra encore patienter un peu pour voir les premiers d'entre eux arriver. Nous récupérons les sacs des pique-niques dans la voiture et nous nous installons en plein soleil et à l’abri du vent pour une pause déjeuner bien agréable à 1 331 m d’altitude. Vers 13 h 45, alors que tous les costauds partis sur le grand parcours ne sont pas encore arrivés, nous remontons sur les vélos et reprenons la descente sur le village de Dienne. Pour remettre les jambes en route, ces quelques kilomètres de descente dans la vallée sont parfaits mais, à la sortie du village et après le pont sur la rivière «la Santoire», la route s’élève à nouveau jusqu’à rejoindre la RD 3 et le col d’Entremont. Nous voici maintenant sur un axe routier important où la prudence est de mise. Par chance, en ce samedi après-midi, le trafic reste faible.
En théorie, le petit parcours emprunte cette route jusqu’à Murat puis rejoint Le Lioran via la RN 122. Pour éviter ces grands axes routiers, nous tournons à droite à l’entrée de La Chevade, en direction du hameau du Meynial, en suivant d’ailleurs l’itinéraire du grand parcours. Cela ajoute une petite cote d’un kilomètre environ mais nous sommes bien plus tranquilles sur ces toutes petites routes campagnardes. Au Meynial, nous bifurquons sur la gauche pour piquer sur la route nationale au hameau de La Grange Ganilh, dans une descente très pentue (11 %) et étroite où le croisement d’une voiture s’avère délicat ! Toujours dans l’objectif de ne pas emprunter la RN 122, nous la traversons en direction du village de Chambeuil et à nouveau à Fraisse-Bas où un passage souterrain nous permet de la franchir en toute sécurité. Comme la veille, nous gagnons ensuite les villages de Laveissière et de Fraisse-Haut.
C’est à cet endroit que nos chemins se séparent : Lydie, Florence et Christian choisissent de faire la montée au Lioran par la RN 122 alors que de mon côté, j’opte pour la toute petite route forestière qui grimpe dans la forêt des Belles Aigues en passant par le buron du même nom. Comme nous y sommes tous passé la veille, la surprise n’est plus de mise : après avoir franchi la RN 122 via le passage inférieur, la route s’élève très brutalement rendant nécessaire l’utilisation des plus petits braquets. Ce premier passage franchi, je sais maintenant qu’il me faut en garder sous la pédale car, très vite, m’attend un autre raidillon au niveau du viaduc ferroviaire du Passadou, encore plus pentu que le premier et heureusement plus court. Ce n’est qu’en arrivant vers le buron des Belles Aigues que la pente se calme enfin. La route forestière continue sur près de 1,5 km jusqu’à rejoindre la RN 122. Il ne reste alors que 800 m à parcourir pour arriver au rond-point à l’entrée du Lioran. Là, il ne faut pas se tromper et quitter la route nationale, faute de se retrouver dans le tunnel interdit aux cycles, pour prendre la première sortie en direction de la station de ski. Pour rejoindre le village vacances des «Hauts du Roys», vous avez alors le choix de poursuivre par la route principale via le col de Cère ou de prendre la «route impériale», une route forestière très tranquille qui passe par le col de Font de Cère, en serpentant au milieu des pistes de ski et de VTT.
C’est cette dernière option que je choisi comme la veille. Au sommet du col, je dois retrouver mes trois compagnons de route pour boire un coup à l’auberge mais en ne voyant personne à mon arrivée, je me doute qu’ils ont dû prendre la route principale. Après avoir attendu quelques minutes, je rejoins le village vacances à seulement quelques hectomètres du col. En rangeant mon vélo dans le local à ski, je reconnais celui de Lydie. Tout va bien, tout le monde est bien rentré. Après une bonne douche, on se retrouve pour un dîner gourmand. Au menu : pavé de Salers, pommes de terre sautées, et crêpes nappées de chocolat fondu ; le tout à volonté. Miam, miam !
Dimanche matin, pour finir ce séjour en beauté, je fais seul une courte balade de 43 km avec près de 1 000 m de dénivelée dans la vallée de la Cère. La descente par la RN 122 jusqu’à Vic sur Cère est une fois de plus glaciale mais les nombreux raidillons qui suivent sur les petites routes que j’emprunte pour remonter sur La Gardette, Thiézac, La Goutte et Lafon me réchauffent très vite. Les 6 derniers kilomètres de montée jusqu’au village vacances depuis Saint-Jean des Blats se font assez facilement en comparaison des efforts fournis depuis la veille !
De retour à 11 h 00, j’ai tout le temps de prendre une bonne douche, de faire la valise, de charger les bagages et le vélo dans la voiture avant de rendre les clés de la chambre et de rejoindre à mdidi tous les autres cyclos et cyclotes pour notre dernier repas en commun. Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, c’est ensuite pour tout le monde le moment du retour vers la Lozère, la tête pleine de souvenir et d’images de ces superbes paysages qu’offrent les monts du Cantal. Vivement le prochain séjour !
© les balades à vélo de Pierrot - récit en date du .
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